HISTORIQUE

Irina VII a été lancée en 1935 sous le nom de « Sonas » (Happyness en gaëlique).
Sonas est le plan d'Alfred Mylne N° 366 et le plan chantier N° 811 de William Fife & Son, à Fairlie, Ecosse.
 
C'est le Major J.G. Allan, d'Helensburgh, qui en fut le premier propriétaire
 
En 1947, un autre propriétaire, James C. Guthrie, fit refaire et réduire la voilure par Mackenzie. Cette année, son gréement est en Sloop Bermudien mixte. La surface des voiles n'est plus que de 1100 pieds carrés. Son RORC rating est de 38.93 pieds.
 
En 1952, Sonas fut vendu au Norvégien George Von Erpecom, du yacht-club de Bergen, qui changea son nom pour Irina VII. Georg Von Erpecom fut aussi propriétaire des 6 Irina précédents !
 
Dans les années 60, Irina VII fut confiée à Finn Engelsen.
 

De 1965 à 1985 Irina VII rejoignit le Devon en Angleterre et participa à la formation d'un grand nombre de yachtmen dans le cadre du « Island Cruising Club » .

 
En 1985, Irina VII fut rachetée par Madame et Monsieur Potts en Angleterre qui entreprirent d'importants travaux d'entretien et le changement de certaines membrures.
 
En 2002, Irina VII a été rachetée par des français et a été rénovée dans le chantier naval AMEBOIS à Toulouse.
 
Sa restauration a nécessité plus de 12000 heures de travail. Irina VII est maintenant dans son gréement d'origine (côtre Marconi), et les intérieurs conformes aux plans de 1934.
 
Depuis 2003, Irina VII participe régulièrement aux régates de la Méditerranée.


Vidéo de la restauration d'Irina

SONAS

Gréement d'origine, 2 barresde flèche

SONAS

SONAS

Le Major J. G. Allan, avec son épouse et l'équipage

SONAS II 1938

IRINA VII

2ème gréement, 3 barres deflèche

IRINA VII

Gréement ketch

 

IRINA VII

Gréement Ketch, dernier gréement avant rénovations

Le skipper aimait la VHF.

Le texte suivant est issu du numéro 8 de mai 1998 de la revue norvégienne KLASSISKE LINJER, - organe des membres de la Classic Wooden Sailboat Club of Norway.
Il a été écrit par Jan-Erik Sverre, petit-fils de Mr. Georg von Erpecom, autrefois armateur d' Irina VI, ketch de 75 pieds, dessiné par Fred Shepard, construit en Angleterre en 1917 par Harrys Bros, qu'il a conservé de 1937 à 1952, avant de l'être d'Irina VII, de 1952 à 1960.

IRINA VII (13M C/r - 1952 - 1958 - 1965)

Pâques 1952 - Un groupe de gentlemen norvégiens, à la chaleur de quelques maigres bougies, traverse la Mer du Nord gelée sur le huitième voilier de Georg Von Erpecom (si l' on ne compte pas l « Oselver », bateau auquel il rajouta un pont pour naviguer).

Il avait 63 ans et IRINA VII (ex SONAS), qui venait d'être acheté en Ecosse, faisait route vers le pays natal.

Même si Irina VI était plus grand, le nouvel Irina VII était peut-être de lignée plus noble. Dessiné par Alfred Mylne en 1934 et construit la même année par le fameux constructeur écossais William Fife à Fairlie - Ecosse.

Malheureusement, peu de temps après sa livraison, il prit feu et dut être complètement restauré, ce qui explique que dans le registre des yachts publié en 1954 par le « Swedish Krysser Club » Sonas soit mentionné comme étant construit en 1938.

De forme légèrement plus ronde que le 12m2, la partie avant de la carène est similaire au racers océaniques des plans Sparkman & Stephens.

Avec ses 16,5 mètres de longueur au pont, une flottaison de 11,40m, un maître bau de 3,6 mètres et un tirant d'eau de 2,41 mètres, il avait un déplacement de 25 tonnes, la jauge RORC d'Irina VII étant de 12,35.

Dans une lettre d'Archibald MacMillan, "the Fairlie Yacht Slip Ltd" du 28 juillet 1965 je lis : "il est en composite, c'est à dire une membrure en acier toutes les 2 membrures en bois". La grand voile est de 110 m carrés, élégamment portée par un mât de 72 pieds (23,7m). Sous le cockpit, est installé un moteur essence Kelvin F2 de 4 cylindres avec une hélice tripales, ce qui fut la cause de beaucoup de "jurons" à bord. Il était impossible de lui faire confiance !

Mon grand père ne respecta pas la tradition et utilisa la "cabine de capitaine" babord composée d'une couchette simple et d'un lavabo en porcelaine anglaise, qui se repliait, comme à bord des vieux wagons-lits de la NSB (chemins de fer norvégiens)! L'accès direct à sa cabine se faisait par la petite échelle du "dog's house".

Plus conventionnellement, Lauritz (le steward) se tenait à cette époque comme il pouvait à l'avant du mât, et dans les dernières années avec un étudiant, Jan Helge Jansen (qui plus tard est devenu homme politique du parti conservateur).

Mais ce dont je me rappelle le mieux au sujet de Lauritz, c'était lorsqu'il sortait sa tête par le roof avant, demandant "si M. von Erpecom avait décidé de mouiller pour la nuit". L'ancre ayant touché le fond, l'information était suffisante pour Lauritz qui servait alors les boissons habituelles et le dîner de 4 plats comprenant un soufflé, repas préparé sur un petit fourneau de paraffine, et servi par un Lauritz parfaitement habillé dans sa veste blanche de steward.

En tant qu'enfant d'Oslo, lors des vacances d'été, je me rappelle du choix difficile à faire entre le pont de teck toujours régulièrement frotté d'IRINA et le beau skillingsbolle de Bergen (bonbon de Bergen). Ce bonbon contenant beaucoup de sucre, il était absolument interdit à bord par mon grand père, de même le sang de poisson sur le pont était un crime.

Ce début du printemps 1958 - mon grand père avait alors 69 ans et j'en avais 12 - passa terriblement lentement. J'avais été invité à naviguer à bord d'IRINA VII pour une longue croisière d'été de Bergen à Marstrand avec grand père. Mais sa maladie, suite à son internement dans un camp de concentration allemand (Zachsenhausen) avait usé le "vieux marin" aux yeux passionnés. Malheureusement, il est mort la veille de notre départ pour Marstrand.

Il avait résisté à la maladie aussi longtemps que possible, pour profiter de cette croisière d'été et ne pas décevoir son petit fils enthousiasmé.

Après sa mort, IRINA VII fut utilisé l'été par la famille, puis il a été mis à terre dans un hangar du club de Bergen (qui était exactement aux dimensions du bateau). Il est resté là jusqu'en 1965, avec de brèves sorties sous la commandement de Finn Engelsen, puis a été vendu par l'intermédiaire des courtiers du Yacht Club de Bristol à l'Island Cruising Club, de Salomé, dans le Sud Devon, pour la somme de 5,250 livres sterling !!! Les membres du club sont venus la même année pour le convoyer vers l'Angleterre. L'équipage du club de croisière avait apparemment dormi pendant leur quart de navigation, puisqu ils ont fini leur voyage en France.

L'Island Cruising Club a gardé son nom (IRINA), mais pas le gréement. Il était trop difficile et lourd pour la navigation, selon le secrétaire du club (malgré le fait que mon grand père naviguait parfois en Mer du Nord avec un équipage réduit à 2 personnes).

A la fin des années 60, "le commodore et le fondateur du club ont tout d abord fait réduire son gréement de 10 pieds. Ceci a terriblement affecté les performances d Irina. Aussi, un ou deux ans plus tard nous avons obtenu de M. Mylne un nouveau gréement de ketch. Ceci ajouté à une rénovation partielle, IRINA retrouva presque son état original. Il est également maintenant beaucoup plus facile de naviguer en ketch", m'écrit le secrétaire de l'Island Cruising Club en août 1980.

En octobre 1985, IRINA VII changea des propriétaires pour la quatrième fois - Monsieur et Madame Potts, propriétaires d'hôtels à Torquay. Le courtier qui a vendu le yacht (Peter Gregson de Wooden Ships) dit : "après presque 10 ans de navigation avec Salcomb, le bateau a été mis à terre à Galmpton (yard de Dartside), Devon en 1993."

Commença alors un programme complet de restauration, qui prit presque 4 ans, pour assurer par exemple le remplacement de certaines membrures en acier par des membrures en chêne sciées.

Il y a deux ans Irina VII, partiellement restauré a été remis à l'eau, mais comme l'écrit Fred Potts en 1995, "Le yacht est maintenant notre habitation de croisière, et naturellement pas comme il était à l'origine, mais néanmoins , c est toujours un beau yacht !".

Photos du passé 1955

Irina II à Irina VII, de 1917 à 1952.